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09/10/2012

Black Snowboat, un groupe, une légende, une épopée ...

Black Snowboat voit le jour en 1993, en plein été, dans la plaine aride de l'ouest vosgien.
Les évènements prennent place après une période de déshydratation prononcée ayant engendré une ère liquide des plus improbables.

Trois jeunes "hardos" en devenir décident alors que le bal musette dominical ne les satisfait plus, et partent à la recherche de nouvelles émotions.

Réunis dans leur quartier général, un ancien poulailler de ferme désaffecté, ils s'assoient autour d'une table basse faite maison. Plateau en planche de cercueil, plus pratique pour les mises en bière ...

Ils ouvrent quelques Guiness et activent leurs boites crâniennes pour finalement décider que devant la rareté de l'offre culturelle musicale locale, il leur fallait prendre le taureau par les cornes et créer leur propre groupe  : Black Chnobotte voit le jour.

Le nom du groupe vient du fait que chacun de ses membres est équipé de chaussures montantes de marque anglaise, dont le port est préconisé par un certain Docteur. Très confortables pour marcher, courir, se battre, et fuir ...

(ndlr : la Chnobotte est un terme de patois vosgien désignant un genre de guêtre protégeant les chaussures et les bas de pantalons de la pluie, la boue, le froid ...)

Pacot à la basse et aux vociférations vocales d'accompagnement, Skippique, batteur électrique à oeufs en neige, et Niko (ouais, moi), shredder à la précision métronomique et chanteur lyrico-muet choquent alors leurs canettes et concluent un pacte de sang avec Kronenbourg...

Vont alors débuter l'écriture et l'enregistrement de leur unique album : " Beurps é Pykoll".
Il sera composé d'une vingtaine de titres ! On y retrouve " Micheleu Si le Vestreu", " L'armée", "Ah, qu'il fait beau", " BS1", "BS2", " R9 Verte", " Kéké", " Zheureux", ainsi que " Qu'aurais-je fait", ou " NSX" ... Une vraie pépite voit le jour ! Que dis-je, une pépite, une mine d'or !!!

Album prolifique, très prometteur, tantôt criard, tantôt hurleur, notre trio entreprend alors sa première tournée des bars, afin de défendre comme il se doit une réalisation efficace et sans faille.

Dans une optique plus "accrocheuse", le groupe, après quelques tournées ... d'apéro, décide de se rebaptiser : Black Snowboot, plus en adéquation, selon eux, avec la tournée internationale qu'ils s'apprêtent à entamer. Sauf que ...

Sauf que Pacot, le bassiste, digne héritier de Steve Harris le Blanc, s'attaque à la réalisation d'un drappage portant le nom du groupe, inscrit en lettres de sang, à apposer derrière la batterie durant leurs shows à venir.

Ne s'y connaissant pas assez en anglais, à part "beer", et "fuck", il commet une erreur, orthographiant mal le nom " Snowboot" ...

Le groupe devient alors : Black Snowboat !!!


Version rarissime du premier et unique album.

" Beurps é Pykoll" en main, le trio écume alors tous les bars du secteur. Y entrant fiers et dignes, dans le but de convaincre les ténardiers locaux de les faire jouer, ils en sortent souvent titubant, avinés, mais heureux et gais.

La tournée qui débute va alors connaître un rebondissement pour le moins saugrenu. En effet, après juste quelques concerts, le groupe est contacté par un élu local de première importance. Celui-ci leur demande de bien vouloir participer à la manifestation qu'il organise. Le groupe, alors heureux et fier de se voir désiré, se prépare à participer à son premier "Hellfest".
Il s'agira, en fait, de la "Fête des cloches" (hem)...

Nous sommes le 11 août 1996, il fait une chaleur de plomb.
Le groupe, ayant pris conscience de l'importance de l'évènement ( fallait voir la taille de la buvette), recrute un chanteur, un vrai, en la personne de Nico (pas moi, du coup, l'autre)...
Ils changent aussi de nom pour l'occasion ; ils seront : L'Enaze.

Reprises de Dutronc, de Daran et les chaises, compos, c'est devant un par-terre de près de 300 personnes que le groupe attaque son répertoire varié et léger.

Skippique's drum.


Le trio attaque son premier morceau, "Riff", titre mélodique d'entrée de scène et de prise de température. Ce titre est le digne héritier de " the call of Cthuluh" de Metallica.
Nico entre ensuite sur scène, sous les applaudissements d'une foule délirante, et regrette subitement de ne pas avoir eu l'occasion de répéter avec ses nouveaux complices...

Interversion de paroles, trous de mémoire, tous les évènements se succèdent impitoyablement pour faire de cette prestation la pire du groupe !
Nous ne sommes alors qu'à la seconde chanson d'un set qui en compte 14 ...

Le vent se mêle à la tragédie, soufflant si fort qu'il envole avec lui les courageux spectateurs encore présents... si bien que le groupe termine son set devant une assemblée de dix personnes, tout au plus, famille et amis bienveillants ...

C'est une expérience que le groupe n'est pas prêt d'oublier, au point que chacun de ses membres décide finalement de reprendre sa route, libre, et indépendant ...
Ils ne partageront alors plus que la bière de l'amitié, qui, elle, ne leur aura jamais fait défaut...

Black Snowboat, un précurseur, innovant, et ... incompris.

PS : Merci à Euhlain pour son aide précieuse, et ses grandes qualités d'archiviste créateur visuel ;)

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